Argentique

27 janvier - 24 février 2018 Galerie Sophie Scheidecker

La galerie Sophie Scheidecker propose une nouvelle exposition consacrée à la photographie argentique en associant Hans Bellmer, Ruth Bernhard, Erwin Blumenfeld, Pino Dal Gal, František Drtikol, Giuseppe Goffis, Flor Garduño, Kati Horna, André Kertész, Herbert Matter, Helmut Newton, Irving Penn, Mario Perrotti, Richard Prince, Edward Steichen, Tullio Stravisi, Emile Van Moerkerken, Pim van Os, Paul Wolff, Janek Zamoyski, Steef Zoetmulder.

Depuis le premier essai photographique réalisé en 1826 par Joseph Niépce avec son célèbre cliché « Point de vue du Gras », la photographie argentique recouvre une histoire riche de près de deux siècles. Construite à travers des innovations matérielles et technologiques, elle ne cesse, aujourd’hui encore, de se réinventer. Chaque artiste, à travers des thématiques diverses, se sert du médium de la photographie pour exploiter et révéler sa créativité. Et si le regard de chacun est unique, ils ont tous en commun l’utilisation d’un même matériau : la lumière. En effet, sur la pellicule sensible c’est la lumière qui devient matière et leur permet de capturer, créer et fixer des images. Au même titre que le peintre se sert d’huile et de gouache, que le dessinateur utilise des fusains, des pastels ou autres matériaux, le photographe lui, exploite la lumière pour dévoiler son sujet sur le papier.

Les sujets photographiés sont multiples et révèlent la spécificité artistique de chacun de ces photographes. Ce sont des corps distordus qu’André Kertész choisit de nous offrir dans sa célèbre série “ Distorsions”. Pris à travers des miroirs de fête foraine, ils sont transformés par le reflet des ondulations concaves et convexes de la glace. Le sujet peut être voulu plus intime, comme le montre les clichés de Kati Horna à travers lesquels elle dévoile l’intérieur de l’atelier de Frida Kahlo. Si le Mexique, son pays d’adoption, influence majoritairement son Œuvre, elle fut aussi inspirée par le mouvement surréaliste l’amenant, par exemple, à figer sur le papier le squelette de fils électriques grâce à l’utilisation de la technique du photogramme. Son élève, Flor Garduño, nous plonge encore un peu plus dans les mystères et la beauté de la culture mexicaine. En capturant une diversité de sujets tels que des nus féminins, des natures mortes ou encore des paysages, elle révèle par la photographie une Œeuvre délicate et poétique. Pour Erwin Blumenfeld, la femme est le sujet principal de son Œuvre. Le photographe a su jouer de ce médium pour créer des clichés en noir et blanc hissant la femme au rang de muse. Ses photographies mythiques révèlent, aujourd’hui encore, ce regard moderne qui lui est propre. La femme, est aussi pensée nue par Herbert Matter ou encore Pino Dal Gal, qui mêlent aux éléments naturels ces corps sublimés. Irving Penn, lui, décide d’immortaliser les portraits des plus illustres, desquels se dégagent une force inégalable.

Grâce à toutes les libertés qu’offre la photographie argentique les artistes, modernes ou contemporains, ont su jouer de ce procédé pour créer. Et c’est à travers son exposition “ Argentique” que la galerie Sophie Scheidecker propose au public de découvrir ou redécouvrir une sélection d‘œuvres photographiques réalisées par des artistes majeurs de l’Histoire de la photographie, depuis les années 1930 jusqu‘à nos jours. Une thématique riche, car la photographie argentique ne cesse d‘être exploitée et réinventée. Et grâce à ses qualités intrinsèques, elle jouit aujourd’hui encore, d’une étonnante popularité.