Paula Rego

29 janvier - 28 février Galerie Sophie Scheidecker

Paula Rego nous entraine dans des récits intemporels. Le pastel, son médium de prédilection lui permet d’exprimer au travers d’une narration dense, des sujets poignants où l’humanité dans ce qu’elle a de plus vif, se dessine sous nos yeux. Le théâtre de ses vices et turpitudes sous le trait acéré de l’artiste se jouera à la galerie Sophie Scheidecker du 29 janvier au 28 février prochain.

Une palette de dessins, gravures et pastels évoquera des thèmes chers à l’artiste. La série réalisée sur le thème du dernier roi du Portugal, Manuel II couronné en 1908 puis exilé en Angleterre en 1910 après le coup d’état républicain sera présentée. Pour l’artiste née au Portugal sous la dictature de Salazar, la démocratie est le fer de lance de son appel à la liberté. Paula Rego est en dialogue permanent avec la littérature et très attachée à celle du XIXe siècle, La relique, œuvre inspirée du roman éponyme de Eça de Queiros, nous fera découvrir une nouvelle vision de la cupidité. Profondément féministe, l’artiste aborde dans son œuvre l’inceste, le viol, l’avortement et plus généralement la condition de la femme. Avec beaucoup de douceur, des mythes et légendes viennent parfois envahir son travail comme celle de la « soupe au cailloux » qui trouve ces sources dans l’imaginaire populaire.

A l’heure de l’abstraction, de l’art conceptuel et de la négation de la narration dans l’art contemporain, Paula Rego apparaît comme une énigme. Son oeuvre est un miroir de notre société, elle nous touche en plein cœur. Cette exposition monographique est une occasion unique en France de découvrir son travail, où l’émotion envahit chacune des ses œuvres. Paula Rego dont la reconnaissance internationale se mesure à sa présence dans les plus grandes collections publiques mondiales de la Tate Modern en passant par Reina Sofia de Madrid n’est que très peu montrée dans l’hexagone. Cette exposition est une invitation pour le public à se confronter à ces propres émotions face à des sujets aussi universels que la peur, l’amour ou encore la liberté. Vous ne sortirez pas indemne de cette expérience.